Ce sont plus de 70 villes en Europe qui visent un objectif de 100 % d’énergie responsable de l’environnement. C’est en allant dans le même sens que des milliers de collectivités locales se sont engagées. Elles sont toutes dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Il faut savoir que les villes concentrent plus de la moitié de la population mondiale. Elles représentent aussi les trois-quarts des émissions de CO2 de la planète, de même que les deux tiers de la consommation énergétique.

Bien que le changement climatique soit une problématique dont il faut s’occuper d’urgence, il ne s’agit pas du seul moteur de l’intérêt de la ville écologique pour les énergies renouvelables. De nombreux autres facteurs sont à considérer. Nous pouvons notamment parler de la sécurité énergétique, de la lutte contre la pauvreté énergétique. Les énergies vertes ont aussi le potentiel d’être une source de revenus et d’emplois.

Faire baisser les émissions de CO2 des villes est un vrai défi. D’autant plus que cela dépend en grande partie des habitudes de vie quotidienne des habitants. Les avis divergent, ce qui limite l’avancée des projets « bas carbone ». Toutefois, il est bien possible de supprimer près de 90 % des émissions de gaz des villes. Selon l’organisation internationale Coalition for Urban Transition, « cela nécessiterait une dépense annuelle de 1800 milliards de dollars. Ce qui correspond à près de 2 % du PIB mondial. Mais, par le moyen des gains sur les coûts des énergies, ces investissements rapporteraient 2800 milliards de dollars en 2030 et 7000 milliards en 2050 ».

La mise en avant du Photovoltaïque pour l’énergie renouvelable en ville

De nombreuses cités des pays développés sont motivées. Elles sont prêtes à faire ce qu’il faut pour faire du projet énergie renouvelable une réussite. Toutefois, ces cités sont loin d’être les seules motivées. Nous pouvons citer certaines villes des pays en développement. Ces dernières affichent aussi des objectifs ambitieux. Il s’agit des villes Kasese en Ouganda, Le Cap en Afrique du Sud, ou Arara ou Zimbabwe.

Mais comme de nombreux projets ambitieux, les réalisations ne sont pas toujours à la hauteur des promesses faites. C’est une étude de l’organisation à but non-lucratif CDP qui a révélé en mai 2019 que parmi 630 métropoles étudiées, moins de 15 % sont prometteuses.

Pour en revenir au Photovoltaïque, Rana Adib, secrétaire exécutive de REN21 assure que « Les villes peuvent agir assez aisément sur la consommation électrique. En misant effectivement sur le Photovoltaïque. ».

Prenons un exemple afin d’illustrer tout ceci. Berlin vise l’utilisation de 25 % d’électricité solaire en 2050 avec un plan nommé Solarcity. Rana Adib poursuit : « Pour les bâtiments qui viennent d’être construits, les niveaux d’exigence sont bien plus élevés en terme d’isolation. De même qu’en terme de solaire, et de recours aux réseaux de chaleur. Cela est de moins en moins aisé dans les villes anciennes à forte densité. Il existe de grandes villes comme Paris qui sont volontaires, mais pas assez efficaces. ».

Notons que le parc immobilier de Paris est ancien, mais ce n’est pas tout. Il y a aussi le manque de concertation et de sensibilisation des Parisiens aux enjeux climatiques. Le réchauffement climatique est une problématique qui doit être prise au sérieux par chaque membre de la ville. Ce n’est qu’ainsi que les projets tels que l’énergie renouvelable en ville, la mobilité bas carbone ou encore les bâtiments bas carbone deviennent une réalité du quotidien.

Pour une ville neutre en termes d’émission de CO2, la ville doit « réfléchir et intégrer » les citoyens dans sa transition énergétique. Le travail d’équipe, la coopération des habitants de la ville sont fondamentaux.

Le frein du financement : du retard pour une énergie verte au quotidien ?

De nombreuses villes ont un large potentiel d’action. Elles sont motivées, ambitieuses, et les habitants ne manquent pas de participer corps et âme au projet. Toutefois, l’accès au financement peut être un frein. Ce frein économique se fait davantage ressentir dans les petites villes. Il faut atteindre un certain quota financier afin de lancer de manière efficace le projet ville neutre en émission de CO2.

Notons aussi que le manque de visibilité est une entrave sérieuse. Rana Adib souligne : « Nombre de cités n’ont pas une bonne connaissance de leur situation énergétique et évaluent mal leur potentiel. Cela ne facilite pas la mise en œuvre des mesures adaptées ». C’est certain qu’être mal informé ne facilite pas la réussite d’un projet d’une telle envergure. La promotion des énergies vertes doit s’inscrire dans une démarche bien plus large.

Cela peut notamment s’appliquer au secteur de l’automobile. Les petites villes doivent pouvoir opter pour des parkings près des gares de banlieues ou de RER. Sans oublier le développement de pistes cyclables.

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