Pour ce qui est de la mobilité bas carbone, dirait-on que c’est une résolution facile à tenir ? Dans la ville écologique ou en milieu rural, se déplacer en polluant moins devient un enjeu vital. Pourtant, une enquête Ipsos pour La Fabrique de la Cité semble montrer le contraire. Bien que neuf Français sur dix aimeraient réduire leur impact écologique, c’est près des trois quarts qui jugent cela trop difficile, voire impossible. Réduire son impact écologique lors de ses déplacements du quotidien semble plus difficile à dire qu’à faire. Toutefois, le projet de mobilité bas carbone n’est pas sans avenir.

Quelques chiffres pour entrevoir l’avenir du projet mobilité bas carbone

Pour la réussite de ce projet, il est indispensable que les habitants renoncent aux méthodes de déplacement polluantes. Certaines personnes songent à le faire, mais quand pensent-ils le faire ? La réponse est 5 ans, du moins, c’est le temps qu’un individu interrogé sur deux par Ipsos se donne. C’est le temps qu’ils jugent nécessaire pour réussir à utiliser des moyens de déplacement écologiques. La moitié de ces personnes se donnent même moins de deux ans pour y arriver.

9 %, c’est le pourcentage des personnes sondés qui n’ont pas l’intention de réduire leur impact écologique dans leurs déplacements quotidiens. 75 % d’entre deux tiennent à préciser qu’ils songent à renoncer à la voiture comme moyen de transport habituel. Les 25 % restants affirment que « ce serait déjà fait  s’ils en avaient vraiment l’intention ».

Cette enquête réalisée par Ipsos révèle que la voiture individuelle reste le moyen de transport principal du quotidien. Plus de 75 % des sondés affirment utiliser ce moyen de transport. La mobilité bas carbone serait davantage en bonne voie avec plus de personnes adeptes des mobilités douces comme le vélo, les engins de déplacements personnels motorisés, les transports en commun, et même la marche.

Il est clair que la fin du règne de la voiture individuelle n’est pas pour demain. Ce moyen de transport est toujours majoritaire en zone rurale, périurbaine, et même chez les ouvriers. Pour un avenir avec moins d’impact écologique provenant des déplacements, 37 % sondés envisagent de se déplacer plus souvent à pied ou en vélo. 21 % préfèrent opter pour les transports en commun. Toutefois, ils pensent toujours avoir recours à la voiture, mais de manière différente. Nous avons par exemple 36 % qui pensent à l’utilisation de véhicules électriques ou hybrides, 18 % à l’adoption de l’écoconduite, 14 % à la conduite des véhicules à essence ou diesel plus récent et enfin 11 % au covoiturage.

Faut-il investir davantage dans les transports en commun pour la mobilité bas carbone ?

Quand il s’agit de réduire son empreinte écologique lors de déplacements, les transports en commun semblent être la solution la plus abordable. Pourtant, parmi ceux qui montrent le désir de renoncer totalement à la voiture, on retrouve 42 % qui préfèrent la substituer avec les mobilités douces. Ce n’est qu’après qu’on retrouve les 39 % qui pensent aux transports en commun. L’utilisation de ce moyen de transport semble être « difficile » pour plus de 50 % des personnes sondées. Pourquoi cela ? Ce ressenti vis-à-vis des transports en commun varie-t-il en fonction du lieu ?

En effet, il est présent chez 76 % des habitants dans les agglomérations de moins de 20 mille habitants, mais chez 17 % seulement parmi ceux qui vivent en agglomération parisienne. Toutes ces personnes n’y sont pour autant pas hostiles. La majorité des personnes questionnées préfèrent investir dans les bus ou dans les tram. C’est aussi le cas pour les personnes habitant en milieu rural.

Mobilité bas carbone : Une transition au long cours

L’étude réalisée par Ipsos est sans doute très intéressante. Nous laissant entrevoir l’avenir du projet mobilité bas carbone. L’écologie dépend beaucoup de la bonne volonté des habitants. Et pour commenter ces résultats, nous pouvons citer les propos du directeur général du Groupement des autorités responsables de transport (Gart) Guy Le Bras. Ce dernier estime que le fait que « tout le territoire soit désormais couvert, grâce à la loi LOM, par des autorités organisatrices de mobilité (AOM) devrait permettre de développer l’offre de transports en commun en dehors des agglomérations ». « 900 communautés de communes ont réfléchi à prendre la compétence Mobilité, et la moitié l’ont fait. Cela va dans le bon sens, mais on part d’assez loin… » , dit-il.

Jean-Luc Fugit, député du Rhône et président du Conseil national de l’air prévient : « Il faudra du temps [pour passer à une mobilité neutre en carbone], si difficile à accepter dans notre société de l’immédiateté ».

Pour finir, citons les propos de l’économiste spécialiste des transports Yves Crozet qui confirme : « où 80 % du parc automobile reste thermique, alors que cela fait dix ans que le pays s’est lancé dans son électrification ».

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